LA REFORME :LE CHOC DES SAVOIRS

La FCPE du collège Lucie Aubrac, solidaire des enseignants, tient à exprimer son opposition à réforme proposée par Gabriel Attal qui, oubliant l’effet post-covid, a présenté en conférence de presse les mesures de son « choc des savoirs », basé sur les résultats du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).

La France se trouve dans la moyenne par rapport aux autres pays dans classement PISA, avec des résultats en baisse concernant la compréhension de l’écrit et des mathématiques, mais il faut rappeler que cette évaluation se fait selon un prisme très réduit : le classement PISA ne tient compte que de la lecture, des maths et des sciences, mais ni de l’Histoire Géographie, ni de l’EPS, ni du numérique, ni de l’enseignement artistique, ni des compétences qui relèvent du vivre-ensemble, et avec un barème d’évaluation nettement critiqué.

Pour lutter contre cette chute remarquée dans l’un des classements internationaux, le ministre a proposé une réforme dont les points principaux concernent l’ajout de groupes de niveaux en 6e et 5e dès la rentrée 2024, à moyens constants (aucune heure supplémentaire dans la Dotation Horaire Globale, aucun recrutement nouveau contrairement à ce qui a été annoncé alors que le taux d’encadrement des élèves français est l’un des pires de l’OCDE), et un redoublement favorisé.

Plutôt que de se fier à des croyances, la FCPE s’est tournée vers les recherches effectuées à ces sujets.

Concernant les groupes de niveau :
« Les études expérimentales ont mis en évidence que l’effet spécifique du regroupement des élèves en classes de niveau est nul. Si la qualité et la quantité de l’enseignement dispensé sont maintenues constantes […].
À l’opposé, les études menées en milieu naturel montrent que les politiques de regroupement par aptitude, si elles peuvent se révéler efficaces pour les apprentissages des élèves placés dans des classes fortes, ont des conséquences négatives pour les élèves placés dans des groupes moins forts. Si certains acteurs peuvent trouver un intérêt aux classes de niveau (élèves, parents, enseignants des classes fortes), les décideurs en matière de politiques éducatives soucieux du bien commun doivent peser les avantages de telles politiques. À l’échelle d’un système éducatif, les faibles bénéfices enregistrés par les élèves forts ne compensent pas les désavantages nettement plus marqués observés pour les élèves les plus faibles. »

Les études sont claires : ces mesures sont au mieux inefficaces, au pire elles sont dommageables à l’ensemble des élèves. Plus encore, elles arrivent à un moment qui ne permet pas l’application sereine d’une nouvelle réforme (baisse des budgets constants, gel des salaires, classes surchargées, baisse d’attractivité du métier, recrutements en nette baisse, etc.).

Le Conseil Supérieur de l’Éducation a rejeté ce 8 février, à l’unanimité cette nouvelle organisation (67 voix contre, 1 abstention, aucune voix pour), demandant le retrait immédiat et complet de ces mesures. La FCPE du Collège Lucie Aubrac se situe dans ce même esprit d’opposition à ce qu’elle considère en effet comme un « choc » fortement préjudiciable à l’ensemble des élèves.


La FCPE demande au gouvernement de ne pas s'obstiner